À la fin du XIXᵉ siècle, un journal anglais observait :
« Donnez un marteau et un ciseau à bois à un garçon (...) il commencera immédiatement à modifier les montants de portes, à enlever les stores et les croisillons de fenêtres – jusqu’à ce que vous lui enseigniez un meilleur usage. »
L’une des premières formulations de la loi de l’instrument, que Maslow résumera plus tard ainsi :
« Si le seul outil dont vous disposez est un marteau, il est tentant de tout considérer comme un clou. »
Deux pièges.
Piège n°1 — Quand l’outil appelle son usage
Nous avons du mal à laisser un outil inutilisé. Une pièce qui “reste” après avoir monté un meuble Ikea devient nécessairement suspecte : puisqu’elle est là, elle doit bien servir à quelque chose.
Si vos outils sont des modèles, des méthodes ou des sujets que vous maîtrisez parfaitement, vous aurez naturellement tendance à essayer de les utiliser — même quand la situation ne s’y prête pas.
Piège n°2 — Quand l’outil façonne notre vision du réel
Le philosophe Abraham Kaplan l’a formulé simplement :
« Nous avons tendance à formuler les problèmes de façon que nos connaissances ou matériaux à disposition soient les plus adaptés à les résoudre. »
Pour l’expert, toute problématique finit par devenir la preuve de son propos – à l’image de Polaris, utilisant successivement l’heuristique de disponibilité puis la loi de l’instrument pour vous convaincre d’élargir votre socle de connaissances !
Le chercheur Erik Dane parle d’enracinement cognitif : plus nous devenons experts, plus il nous est difficile de nous ajuster lorsque les règles changent.
Quand la réponse dicte la question.
Pour un décideur, les outils ne sont pas des marteaux (sauf si vous êtes juge, évidemment) : ce sont les informations et les connaissances qu’il a en tête au moment où il décide.
Celles issues de ses expertises fonctionnent très bien sur des problèmes familiers et restreints. Un investisseur connaît ses critères d’investissement, les meilleurs partenaires avec qui travailler, les erreurs qui lui ont coûté de l’argent dans le passé.
Naturellement, ces repères orientent ses questions : quelle est la rentabilité espérée de ce projet ? avec qui pensez-vous travailler ? avez-vous fait attention à… ?
Il lui sera moins naturel de demander si le vieillissement démographique peut remettre en cause la pertinence de cet investissement à dix ans. Ou si la hausse durable du coût de l’énergie invalide les hypothèses basées sur des benchmarks passés.
Ces questions ne sont pas toujours pertinentes, mais elles sont souvent absentes :
- soit parce qu’elles ne nous viennent tout simplement pas à l’esprit (heuristique de disponibilité).
- soit parce que nous les écartons inconsciemment : nous ne savons pas y répondre… alors nous changeons de sujet.
La boîte à outils.
Les décideurs sont souvent confrontés à des choix systémiques — des sujets qui croisent plusieurs domaines. Dans ces situations, la qualité du raisonnement dépend d’un facteur simple : la taille de la boîte à outils.
Diversifier ses outils c’est diversifier les connaissances immédiatement mobilisables. Si les seules informations disponibles sont internes ou sectorielles, il se pourrait bien que les véritables menaces — ou opportunités — restent hors champ.
Les enjeux environnementaux en offrent une illustration : longtemps absents des décisions stratégiques, ils paraissent aujourd’hui incontournables. Combien d’erreurs d’investissement, de positionnement ou d’anticipation parce qu’ils n’avaient pas encore trouvé leur place dans la boîte à outils des décideurs ?
Repères.
Et vous, vous faites quoi pour diversifier vos connaissances ?
Polaris lance Repères, le premier parcours de connaissance conçu pour les décideurs. En 3 heures — 12 quiz de 15 minutes — vous bénéficiez d’un briefing clair et structuré : ce qui a changé, ce qui pourrait encore changer et les outils pour penser et agir quand tout change. Repères est la mise à jour indispensable… que vous reportez faute de temps.

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