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Dans une enquête récente, Polaris posait cette question :
À quand remonte l’apparition d’Homo sapiens ?
- 300 millions d’années
- 30 millions d’années
- 3 millions d’années
- 300 000 ans
Comme vous le constatez, il s’agissait avant tout d’estimer un ordre de grandeur. À peine la moitié des répondants ont trouvé la bonne réponse (entre 200 000 et 300 000 ans selon le paléoanthropologue auquel vous vous adressez).
Et l’autre moitié s’est probablement dit : « Franchement, à quoi ça sert de savoir ça ? ».
Le grand flou
Si vous êtes comme moi, dans votre esprit l'histoire ressemble peut-être à ça :

La Grande Histoire ou le grand récit des origines
Heureusement pour nous, l'histoire a aussi donné naissance à des types comme l'historien David Christian. Dans son passionnant Origines. Une grande histoire du Big Bang à nos jours, il propose un récit unificateur de nos origines.
Et ça ressemble plutôt à ça :

Les révélations de la Grande Histoire
- Notre rapport au passé est profondément anthropocentrique. La Grande Histoire commence bien avant l'Histoire de l'humanité.
- Sapiens est une espèce fragile, et son existence à long terme n’a rien d’assuré. Toutes les espèces finissent par disparaître.
- Notre position dominante vient du langage symbolique, i.e. de notre capacité à transmettre, à se projeter et à coopérer.
- Le temps long révèle l’accélération sans précédent des deux derniers siècles.
- L'univers est fondamentalement désordonné. La complexité (les étoiles, les planètes, la vie, les États, l’information, les Cerfa de l'administration, etc.) est une anomalie. C’est une forme d’ordre local qui ne tient que grâce à d’importants flux d’énergie. Lorsque ces derniers s’interrompent, la complexité se dissout.
« Bienvenue. Et félicitations. Content que vous soyez arrivés jusqu’ici. Je sais que ce n’était pas facile. En fait, je soupçonne que ça a été un peu plus difficile que vous ne l’imaginez. »
— Bill Bryson, Une brève histoire de presque tout
Et alors à quoi ça sert ?
- Un squelette pour la pensée
Dans un monde saturé d’informations, la Grande Histoire nous aide à organiser nos connaissances, faire de la place pour de nouvelles et articuler notre pensée.
- Une invitation au décadrage
Notre pensée est une amputation du réel.
Ce qui constitue pour l'humanité la totalité de son histoire, ne représente qu'un soupir à l'échelle des temps géologiques. Ce qui constitue notre horizon, n'est qu'une poussière dans l'immensité cosmique.
- Un appel à la pluridisciplinarité
La Grande Histoire réunit, entre autres, la physique, la chimie, la géologie, la biologie, la paléontologie, l’anthropologie, l’histoire, les sciences sociales... Alors que nos parcours professionnels nous emmènent toujours plus loin sur la voie de la spécialisation, c’est un rappel de la valeur de la pensée transversale.
- Un levier pour voir plus loin
Sans recul, il est difficile de projeter le futur autrement que comme une continuation du présent. Mais la Grande Histoire nous enseigne que l'histoire n'a rien de linéaire. Plus nous regardons loin dans le passé, plus le levier est grand pour nous projeter dans l'avenir.
Avant de partir
Il existe de nombreuses ressources de qualité pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet de la Grande Histoire. Voici une sélection d’ouvrages de vulgarisation que nous avons appréciés :
- Origines. Une grande histoire du monde du Big Bang à nos jours, David Christian
- Une (très) brève histoire de la vie sur Terre, Henry Gee
- Une histoire de tout ou presque, Bill Bryson
- Sapiens, Yuval Noah Harari
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