Pour Kant, la morale doit se concevoir indépendamment des conséquences. Son approche, dite déontologiste, repose sur l'idée qu'il existe des règles morales universelles - qui sont intrinsèquement bonnes.
Une règle est intrinsèquement bonne si je souhaiterais la rendre universelle. J'agis donc de façon immorale dès lors que je ne peux pas vouloir que tout le monde agisse en suivant la même règle de conduite que moi. Il est ainsi immoral de tuer quelqu'un puisque si cela était une règle universelle, quelqu'un pourrait me tuer.
Il pousse son raisonnement un peu plus loin, en expliquant que l'action devient immorale lorsqu'elle entre en contradiction avec elle-même.
Considérons le vol. Il n'est possible que parce qu'il existe préalablement un régime de propriété. Dont se prévaut le voleur après son acte. Mais si tout le monde volait, le régime de propriété n'aurait plus de sens. Et donc le vol n'en aurait pas non plus.
Cette approche se heurte, elle aussi, à plusieurs limites. En particulier son caractère absolu (elle ne permet aucune exception) : est-il immoral de tuer une personne qui s'apprêterait à tuer d'autres personnes innocentes ?
Elle est également jugée trop théorique, souvent difficile à appliquer à des cas pratiques plus nuancés.