ENJEUX DE SOCIÉTÉ

Éthique

Où vous aimeriez avoir un train de retard.

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9 questions

Commençons par une expérience de pensée.

Vous marchez le long d’une voie ferrée au niveau d’un aiguillage. Un train arrive, il est hors de contrôle. 5 ouvriers travaillent sur la voie et vont être écrasés.

Il vous est néanmoins possible d’aiguiller le train sur une voie secondaire sur laquelle une seule personne travaille.

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QUESTION 1/9

Que faites-vous ?

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QUESTION 2/9

Ce choix vous semble-t-il évident ?

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Modifions la situation.

Vous êtes désormais sur un pont qui enjambe la voie ferrée. Le train fou fonce sur les 5 ouvriers. Sur le pont, à vos côtés, se trouve une personne corpulente et que vous ne connaissez pas. Si vous la poussez sous les roues du train, vous savez que sa chute entraînera l’arrêt du train et sauvera les ouvriers.

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QUESTION 3/9

Que faites-vous ?

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QUESTION 4/9

Ce choix vous semble-t-il évident ?

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DILEMME DU TRAMWAY

Notons que les deux situations posent des problèmes similaires : dans chaque cas, il s'agit de sacrifier une personne pour en sauver 5.

Le choix semble à chaque fois difficile, pourtant les réponses des participants sont inversées. Dérangeant non ?

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Connue sous le nom de Dilemme du tramway (Philippa Foot, 1967), cette expérience de pensée est un classique de la réflexion sur l’éthique.

Comme vous le voyez, il n'y a rien d'évident dans le domaine !

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L'éthique est un champ de la philosophie qui s'interroge sur la manière dont nous pouvons mener une existence juste et bonne.

Cette réflexion permet à une société d’établir ses normes, ses devoirs et ses limites. Elle est donc essentielle pour apporter une réponse aux impératifs de coopération et de survie au sein d’un groupe.

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QUESTION 5/9

Quel mot est généralement considéré comme synonyme d’éthique ?

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Bonne réponse !

Quel mot est généralement considéré comme synonyme d’éthique ?

Morale

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Oups !

Quel mot est généralement considéré comme synonyme d’éthique ?

Morale

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MORALE OU ÉTHIQUE ?

Dans le langage courant, ces deux termes sont généralement utilisés de manière indifférenciée. Apportons néanmoins quelques nuances à l'usage de ces deux mots :

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Qui définit ce qui est "moral" ?

C'est une question centrale de ce que l'on nomme la méta-éthique, c'est à dire la réflexion  sur les concepts fondamentaux de l'éthique (le bien, le mal, le bon, le mauvais, etc.).

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QUESTION 6/9

Quelles sont les deux écoles de pensées qui se font face sur l'origine de la morale ?

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Bonne réponse !

Quelles sont les deux écoles de pensées qui se font face sur l'origine de la morale ?

Réalisme moral vs relativisme

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Oups !

Quelles sont les deux écoles de pensées qui se font face sur l'origine de la morale ?

Réalisme moral vs relativisme

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LE CHOC DES PENSÉES

Ces termes abscons recouvrent finalement des idées assez simples mais structurantes :

  • Pour le réalisme moral, il existe des faits moraux objectifs et universels. Par exemple les lois naturelles, les lois divines ou les lois de la raison
  • A l’inverse, le relativisme considère que la morale est propre à un individu ou à une société.

Cette opposition illustre assez bien la première des difficultés dans les réflexions sur l'éthique : comment s'accorder au fond sur ce qui est "moral" ?

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Nous allons comparer ces approches en revenant à notre train fou.

Notons néanmoins que dans tous les cas, ces approches présupposent l'existence d'une morale universelle.

Si vous considérez qu'il n'y a pas de problème "moral" à laisser des gens se faire écrabouiller par un train nous vous invitons à essayer notre test "Suis-je un psychopathe ?".

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QUESTION 7/9

Si vous êtes prêt(e) à sacrifier une personne pour en sauver cinq, vous avez une approche ...

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Bonne réponse !

Si vous êtes prêt(e) à sacrifier une personne pour en sauver cinq, vous avez une approche ...

Conséquentialiste

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Oups !

Si vous êtes prêt(e) à sacrifier une personne pour en sauver cinq, vous avez une approche ...

Conséquentialiste

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CONSÉQUENTIALISME et utilitarisme

Pour les conséquentialistes, la moralité de chaque acte doit être jugée selon ses conséquences.

L'un de ses principaux courants est l'utilitarisme, popularisé notamment par le philosophe anglais Jeremy Bentham. Celui-ci défend l'idée que nous devons minimiser la souffrance et maximiser le bonheur collectif.

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« Le plus grand bonheur du plus grand nombre est la mesure du juste et de l’injuste. »

Jeremy Bentham

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Cette approche est a priori très séduisante. Elle semble redoutablement adaptée lorsque la balance entre les souffrances et le bonheur généré est très déséquilibrée.

Cela est illustré par les réponses relativement unanimes aux questions précédentes (1 vie contre 5).

Elle présente néanmoins des limites :

  • Il n'existe pas de barème de la souffrance et du bonheur. Si, par exemple, vous décrochez un nouveau travail en trahissant un ami, comment évaluer si le bonheur que vous procure cet emploi est supérieur aux peines occasionnées à votre ami ?
  • Elle ne fait pas vraiment cas des droits individuels et peut donc passer par des actions immorales (dans le dilemme du tramway, il s'agit tout de même à chaque fois de sacrifier un innocent absolu). Elle pose donc la fameuse question : la fin justifie-t-elle les moyens ?

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QUESTION 8/9

Si vous considérez qu'il est immoral de sacrifier une personne, même pour en sauver cinq, vous répondez à ...

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Bonne réponse !

Si vous considérez qu'il est immoral de sacrifier une personne, même pour en sauver cinq, vous répondez à ...

Un impératif catégorique

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Oups !

Si vous considérez qu'il est immoral de sacrifier une personne, même pour en sauver cinq, vous répondez à ...

Un impératif catégorique

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IMPÉRATIF CATÉGORIQUE

Pour Kant, la morale doit se concevoir indépendamment des conséquences. Son approche, dite déontologiste, repose sur l'idée qu'il existe des règles morales universelles - qui sont intrinsèquement bonnes.

Une règle est intrinsèquement bonne si je souhaiterais la rendre universelle. J'agis donc de façon immorale dès lors que je ne peux pas vouloir que tout le monde agisse en suivant la même règle de conduite que moi. Il est ainsi immoral de tuer quelqu'un puisque si cela était une règle universelle, quelqu'un pourrait me tuer.

Il pousse son raisonnement un peu plus loin, en expliquant que l'action devient immorale lorsqu'elle entre en contradiction avec elle-même.

Considérons le vol. Il n'est possible que parce qu'il existe préalablement un régime de propriété. Dont se prévaut le voleur après son acte. Mais si tout le monde volait, le régime de propriété n'aurait plus de sens. Et donc le vol n'en aurait pas non plus.

Cette approche se heurte, elle aussi, à plusieurs limites. En particulier son caractère absolu (elle ne permet aucune exception) : est-il immoral de tuer une personne qui s'apprêterait à tuer d'autres personnes innocentes ?

Elle est également jugée trop théorique, souvent difficile à appliquer à des cas pratiques plus nuancés.

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Emmanuel ne se préoccupait pas du Kant dira-t-on

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Pour sortir de cette opposition frontale entre l'approche déontologique et l'approche conséquentialiste, il existe une 3e voie.

Ce sont les philosophes grecs et en particulier Aristote qui ont suggéré de ne pas se demander Que dois-je faire ? mais Qui voudrais-je être ?.

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QUESTION 9/9

Comment se nomme cette approche ?

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Bonne réponse !

Comment se nomme cette approche ?

Éthique de la vertu

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Comment se nomme cette approche ?

Proposition correcte

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ÉTHIQUE DE LA VERTU

Cette approche propose de cultiver en soi certaines qualités de caractère appelées vertus comme le courage, l’honnêteté, la générosité ou encore la tempérance.

Mais attention, chaque vertu se situe toujours dans un équilibre, un « juste milieu ». Par exemple, être courageux, ce n’est ni être téméraire en fonçant tête baissée dans tous les dangers, ni lâche en évitant toute prise de risque ; c’est savoir agir avec discernement dans les bonnes proportions selon la situation.

Ainsi, l’éthique de la vertu n’impose pas de règles strictes ni de calculs savants, mais demande de cultiver avec régularité une capacité de jugement et de sagesse pratique. La bonne action devient fonction des circonstances.

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Résumons !

Si nous appliquions ces 3 approches au dilemme du tramway, voici les types de raisonnements qui nous guideraient :

  • Conséquentialisme : il faut sauver le plus grand nombre de vies, c'est ainsi qu'on engendre le plus de bonheur collectif ;
  • Impératif catégorique : il n'est pas acceptable de sacrifier une personne, même pour en sauver 5 ;
  • ‍Éthique de la vertu : il serait courageux de sauver les 5 personnes dans le premier cas, mais probablement injuste dans le second cas (cela fait écho aux résultats du sondage).

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Dilemme du tramway

Morale vs. éthique

Réalisme moral et relativisme

Conséquentialisme et utilitarisme

Impératif catégorique

Éthique de la vertu

Voici une vidéo aussi amusante que dérangeante sur l'utilitarisme.

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